vendredi 27 juillet 2007

papa, maman


Je suis la fille de papa et maman, je serai toujours la fille de papa et maman. Me voilà à la maison. Drôle d'impression, j'arrive avec ma vie de femme, mes soucis et ici tout cela n'a plus la même importance. Ils occupent tous les deux tout le temps et tout l'espace. J'ai l'impression que tout ce que je vis est mineur. Ils attendent de moi beaucoup d'amour et de façon inconditionnelle. Ils attendent de moi une présence, je dois leur tenir la main à toute occasion . Etre là. Partager tout et n'importe quoi: les feux de l'amour et les commissions. Ils ne sont plus prêt à entendre ni écouter mon avis. Je n'ai plus la parole, je dois renoncer. C'est difficile et il est maintenant trop tard pour s'affirmer ou régler des problèmes. Tout ce pourquoi nous nous sommes affrontés a disparu et nous ne pouvons plus vraiment en parler. Je dois maintenant leur donner beaucoup d'amour, les laisser vivre à leur rythme et ne plus les remettre en question. Ils ne sont plus capables d'entendre. Je suis pour eux l'image qu'ils s'en sont faits. Difficile d'accepter tout cela, surtout quand on est en vacances et que ce sera les seules. Besoin de se détendre, alors accepter et ne pas trop attacher d'importance à ce que papa et maman pensent et croient de moi et à l'idée qu'ils s'en font.

lundi 23 juillet 2007

cache-cache


Depuis huit jours il est là. Je lui tourne autour, je le regarde du coin de l'oeil. Tous les matins à l'heure du petit déjeuner, je le frôle en allant chercher ma petite cuillère. Je fais celle qui n'a rien vu. Au cours de la journée, de nouveau nous nous croisons. Je souris, nous finirons bien par nous rencontrer vraiment et je verrai alors ce qu'il "a dans le ventre". Pour l'instant j'imagine. Je rassemble dans ma tête tout ce que je sais de lui. J'aime son visage anguleux, ses cheveux fous, ses yeux sombres. J'ai appris quelques petites choses ce qu'on a bien voulu me dire, ce que j'ai cherché et trouvé par moi-même. Vais-je bien entendre tout ce qu'il me donnera de lui? Saurai-je retraduire sa pensée lorsque j'y songerai, après? Je ne vais pas continuer ainsi à l'ignorer. Un de ces jours, il va disparaitre et je ne le retrouverai pas . Il faudra que je parte à sa recherche, ce ne sera pas difficile mais me demandera un effort, alors qu'il m'attend là. Voilà! ça y est je l'ai abordé, tout de suite les mots: une culture sans limitation, le théâtre balinais...je ne peux retraduire ici une pensée puisqu'il est nécessaire que je le suive pour le comprendre. Je vous laisse maintenant, je vais le suivre et le lire: le théâtre et son double d'Antonin Artaud. Fifille me l'a prêté mais pour combien de temps?

lundi 16 juillet 2007

tout fout l'camp


C'était un endroit magique, on y entrait en début de soirée et le temps semblait s'arrêter. On y mangeait divinement sous l'oeil sévère des ancêtres du maitre des lieux. D'ailleurs où que le regard se pose , on y découvrait une sculpture, un tableau, un bibelot...qui nous racontait une fantaisie sortit tout droit du rêve. Je suis sûr qu'ici bien peu en ont franchi le seuil. La vitrine opaque était emplie d'une végétation luxuriante qui ne laissait pas l'oeil s'introduire à l'intérieur du lieu. Les propriétaires du lieu vous choisissez autant que vous les choisissiez. C'est ainsi qu'ils sont devenus mes amis. Ces deux sorciers de la forêt ont décidés d'emporter leur chaudron sous d'autres cieux. Ils m'ont appelés et nous avons défait le décor. Décrochés les tableaux, rangée la vaisselle improbable, repliées les nappes brodées, emballées les sculptures, tout à coup le lieu apparait décrépit. Mes deux sorciers ne sont plus que deux hommes âgés et fatigués, le coeur au bord des larmes après vingt ans de présence dans cette ville qui ne les a pas reconnus pour ce qu'ils sont. Demain le camion les emporte les ramène au pays de la mare au diable. Le restaurant sera fermé pour toujours car le bâtiment est maintenant trop insalubre pour y ré-installer quelque chose. Je passerai devant la vitrine qui s'empoussièrera et les souvenirs s'effaceront lentement comme les lettres du lieu: brocéliande

samedi 14 juillet 2007

chroniques ordinaires

Fiston a eu son CAPES. Pas d'effets de manches pour dire cela. Le grand plaisir de voir son bonheur d'avoir réussi après ces années d'études et de galère à Paris. C'était dans ses yeux: "tu vois j'y suis arrivé!". Il n'avait rien à me prouver, ce que nous désirions c'était qu'il parvienne à faire ce qu'il veut. Le voilà maintenant intermittent du spectacle et titulaire du capes. Il semble vouloir s'orienter vers l'enseignement. Je le pensais plutôt attiré par le spectacle. Là encore se taire, attendre, le regarder faire ses choix. Le rôle de parents n'est pas toujours facile. Surtout lui faire entendre qu'il est libre, que nous n'influerons en rien dans l'organisation de sa vie. Nous sommes devenus spectateurs attentifs de nos enfants. Nous sommes là pour ouvrir les bras en cas de chutes...Ils apprennent à marcher dans la vie. Fifille a commencé un job d'été, payé par l'AFPA, 300e. Elle fait 40heures pendant 3 semaines dans un restaurant. Elle fait le même boulot que les autres serveuses pour cette misère de salaire. On appelle ça un stage! En fait le patron ne paye rien, il l'embauchera si elle fait l'affaire... Mais il a déjà son personnel! Fifille effectue les tâches ingrates. Je sais qu'elle ne sera pas ré-embauchée pour le mois d'août. Le patron demandera une autre stagiaire et lui, ne déboursera rien . Fifille est consciente de cela , mais elle insiste, elle aussi veut montrer ce qu'elle est capable de faire. . Je ronge mon frein, je l'ai prévenu, rien à faire, elle continue. Elle ne veut pas prendre de vacances alors que l'année qui l'attend sera difficile. Nous devons partir pour le sud, et la laisser ainsi seule, ne me plait guère. Il fait gris ce matin en Bretagne, le marché sur la place bat son plein, les touristes déambulent, les jeux inter-celtiques attirent du monde. Je n'aime pas cette ambiance et la Bretagne qu'on identifie à cela. Je fuis les fêtes folkloriques et toutes les biniouserises locales . Drôle d'ambiance!

lundi 9 juillet 2007

Ranger, changer?

Tiens!Mes vieux agendas...
Les années passées n'ont pas étaient très faciles. Fortes en émotions, elles ont vues pas mal de larmes couler. Même s'il y eut de bons moments, beaucoup de temps perdu dans des ratignotacions en tout genre.Voilà l'adresse de Leprest, qui un soir d'après concert m'avait offert sa chanson "le sac à main de la putain". On devait se voir, je n'ai jamais osé reprendre contact. Là, le petit mot de Nicolas Régianni, digne fils de son grand-père même s'il s'en défend. Et puis j'ai retrouvé le début de l'histoire avec l'ogre, là ça a été les grandes eaux. Cet agenda là, n'est pas parti à la poubelle, sait-on jamais que je m'apaise et que cela finisse par me faire sourire. (m'étonnerais). Et puis des listes, et encore des listes de matériel scolaire, de noms de collègues, de réunions, de conférences dont je n'ai rien retenues. J'ai l'impression d'avoir occupé des pages pour me donner bonne conscience. J'ai une faculté d'oubli redoutable quand les évènements ne m'interèssent pas. J'ai ainsi de grands blancs sur le passé. Cela m'affole car la vie va si vite. Ai-je gaspillé le temps qui m'est donné? Impression d'attendre un mieux qui viendra , on ne sait quand. La décision de suivre une formation, de monter un nouveau spectacle, de m'occuper de la mise en scène d'une énième version des "misérables" n'est pas une fuite, je pense, au contraire, avoir fait cela pour m'obliger à me rendre compte du temps qui passe. Je veux pouvoir le marquer et en être responsable. Je me leurre sans doute, d'autres évènements se chargeront probablement de bousculer le soi-disant ordonnancement de ma vie. Tant mieux, mais je veux me réveiller et ne plus subir.

samedi 7 juillet 2007

paroles, paroles....

Journée difficile. Les apéros organisés par les amis réunissent des gens d'horizons différents. Hier, quelqu'un de bien intentionné me fit part des bruits véhiculés sur mon compte par des collègues enseignants. J'ai quitté mon ancien poste suite à des histoires crées par des parents d'élèves et des enseignants qui ont trouvé bon d'y prêter l'oreille. Je pense qu'on a toujours une part de responsabilité dans les problèmes que l'on peut avoir. Là je trouve que je paye bien cher les erreurs que j'ai pu commettre. Depuis 3 ans j'étais dans mon école, la personne ressource concernant le théâtre. J'animais gratuitement des ateliers hors temps scolaire, je prenais des réservations à des prix réduits pour les familles au théâtre de ma ville. Les deux dernières semaines je montais même une pièce avec ma classe, tout cela en plus de mon travail. Que croyez vous qu'il arriva? Les collègues répandirent le bruit que je ne faisais pas mon travail, que les enfants n'avaient pas le niveau, la bassesse de certains les amena à éveiller des soupçons sur ma moralité. Tout cela me rendit si malade que je finis par m'écrouler dans la cour de récréation. Qu'à cela ne tienne on en rajouta encore quant à mon état de santé mental. Je décidais donc de ne pas me battre et de partir. Cette année, j'enseigne dans un collège, j'avais presque oublié cette histoire, je recommençais à lever la tête et puis voilà que les mauvais souvenirs ressurgissent. Faut-il donc que je me coule dans le moule et que je ressemble à ce qu'on attend de moi pour avoir la paix? Je chante, je fais du théâtre, j'aime faire découvrir cet univers aux élèves; mais pas seulement celui-là. Je pense travailler sérieusement...alors que faire? Fuir encore? Je n'arrive pas à prendre le recul nécessaire.

mercredi 4 juillet 2007

Dire


Je voudrais vous parler des hommes qui...des grands-pères, des pères des oncles, des frères qui...leur petite fille, leur nièce, leur soeur. Et je vous parle pas des beaux-pères. A tous ces hommes qui...à leur petite fille, à leur fille, leur nièce, leur soeur. Je dis: à tous les hommes qui, à tous les grands-pères qui, à tous les pères qui, à tous les oncles qui, à tous les frères qui...je dis. A toutes les grands-mères, les mères, les tantes qui se taisent et qui...Je dis. Allez tous vous faire foutre! L'amour est mort.

lundi 2 juillet 2007

SOS tous chez meli

Méli "attaqué" par son affreux Ken à le moral au plus bas, je propose à tout ceux qui me rendent visite d'aller lui laisser un com d'amitié sur son blog ! Pour ceux qui ne connaissent pas, cliquez sur le lien. CA URGE! Merci à vous tous.

"Même qu'y pleuvaîît. Elle n'avait pas mis ses habits du dimanche et les autres non plus. Remarquez c'était lundi! Il y avait du monde, elle faisait des bisous tout azimut, on marchait sur le pelouse, on se serait cru à Woodstock la musique en moins. Il y avait la presse locale qui photographiait . Doucement on sentait la pression monter. Les téléphones portables étaient vissés aux oreilles. Tout à coup un remous dans la foule et la rumeur s'est mise à enfler: un cri et puis un autre et encore un autre, puis des têtes au dessus des autres et des rires et des embrassades "ouais! Je l'ai"! Fifille est venue vers moi, souriante: "mention bien". On n' est pas en novembre mais j'avais de l'eau dans les yeux sans savoir pourquoi. Voilà! Mon bébé a passé son bac, l'année prochaine nous ne serons plus que tous les deux à la maison car Fifille s'en va à Nantes. Une nouvelle partie de notre vie va commencer....

«Etre complètement seul ne signifie rien d'autre qu'être complètement fou.»[ Thomas Bernhard ] - Extinction