Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
hommes des pays loin, cobayes des colonies
Doux petits musiciens, soleils adolescents de la porte d’Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen,Apatrides d’Aubervilliers
brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle embauchés, débauchés ,manœuvres désoeuvrés
Polacks du Ma-rais du Temple des Rosiers
Étranges étrangers
Vous êtes de la ville, vous êtes de sa vie
même si mal en vivez
même si vous en mourez.
Cordonniers de Cordoue ,soutiers de Barcelone
pêcheurs des Baléares ou du cap Finisterre
rescapés de Franco , déportés de France et de Navarre
pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
la liberté des autres
Esclaves noirs de Fréjus tiraillés et parqués
au bord d’une petite mer où peu vous vous baignez
Esclaves noirs de Fréjus qui évoquez chaque soir
dans les locaux disciplinaires avec une vieille boîte à cigares
et quelques bouts de fil de fer / tous les échos de vos villages
tous les oiseaux de vos forêts et ne venez dans la capitale
que pour fêter au pas cadencé la prise de la Bastille le quatorze juillet
Enfants du Sénégal dépatriés, expatriés, et naturalisés
Enfants indochinois, jongleurs aux innocents couteaux
qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés
de jolis dragons d’or faits de papier plié
Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
qui dormez aujourd’hui de retour au pays
le visage dans la terre
et des bombes incendiaires labourant vos rizières
On vous a renvoyé
la monnaie de vos papiers dorés
on vous a retourné vos petits couteaux dans le dos
PREVERT
vendredi 11 décembre 2009
mardi 11 août 2009
Le Prix international Ubu 2009 décerné à la Ville de Morlaix (France)
Le Prix international Ubu 2009 décerné à la Ville de Morlaix (France)
Le jury du Prix international Ubu 2009 s'est réuni lundi 10 août 2009 à Laval.
Après avoir examiné les soixante-neuf propositions présentées par les membres du jury et les informateurs du réseau international Ubu, le jury a décidé à l'unanimité d'attribuer le Prix 2009 à la Mairie de Morlaix (France).
Agnès Le Brun, Maire de Morlaix depuis mars 2008, a fait installer au printemps 2009 autour d'un arbre une grille verte de plus de deux mètres de hauteur pour empêcher "les regroupements de SDF" (selon Ouest France du 21 mai 2009) ou de "marginaux" (selon Le Télégramme du 26 juin 2009). Une porte clôt l'accès à cet espace d'environ 20 mètres carrés, sur laquelle un panneau a été apposé : "Accès interdit au public". L'arbre est situé au centre ville de Morlaix, au bord de la rivière Le Queffleuth, sur le parking de la rue de Brest.
Le jury du Prix international Ubu a considéré que c'était avant tout un magnifique hommage à l'esprit du Père Ubu, capitaine de dragons, officier de confiance du roi Venceslas, décoré de l'Ordre de l'Aigle Rouge de Pologne, ancien roi d'Aragon, comte de Sandomir, puis roi de Pologne, docteur en pataphysique, et grand-maître de l'Ordre de la Gidouille.
Avec cette décision authentiquement ubuesque, Agnès Le Brun s'est sans doute souvenue qu'Alfred Jarry a effectué un court séjour à Morlaix en août 1896 (trois mois après la parution d'Ubu Roi, le 25 avril 1896 dans Le Livre d'Art), au cours duquel il a commencé à travailler à l'écriture d'une pièce de son cycle Ubu (restée inachevée) dans laquelle Père Ubu ordonnait que l'on mette en cage tous les arbres de son royaume. "La mesure vise à éloigner tout danger", expliquait Père Ubu.
La majorité municipale morlaisienne a sans doute aussi voulu saluer l'entrée d'Ubu Roi au répertoire de la Comédie-Française (la pièce y a été représentée pour la première fois quelques jours après la pose des grilles, le 23 mai 2009, dans une mise en scène de Jean-Pierre Vincent).
Reprenant la fameuse réplique de Père Ubu (Ubu Roi, Acte I, scène I), après avoir rendu publique sa décision, le jury s'est exclamé comme un seul homme : « De par ma chandelle verte, merdre, madame, certes oui, je suis content ! ». ("Voilà ce que j’appelle de l’érudition", Mère Ubu, Ubu Roi, Acte V, scène IV.)
A Laval, le 10 août 2009.
François Quernest,
président du jury du Prix international Ubu
PS. Le Prix sera officiellement remis à Madame Le Maire de Morlaix courant septembre.
http://sites.google.com/site/grandprixubu2009
jeudi 25 juin 2009
abandon?
Blog en suspend ou abandonné momentanément? Plus envie trop de travail. J'ai préféré la communication courte et immédiate de Facebook. J'y ai retrouvé mes "jeunes" acteurs et des "amis" perdus depuis longtemps. J'ai renoué avec Allain Leprest une relation sans doute bien précaire , mais j'ai eu l'immense bonheur de l'entendre au téléphone désireux d'un projet d'écriture avec les détenus de la maison d'arrêt....Projet non abouti d'ailleurs....et tant d'autres choses...et puis depuis quelque temps l'envie de raconter de me raconter ...Merci Arielle de m'avoir re-donner l'envie sans le vouloir peut-être
dimanche 19 avril 2009
Les temps changent dites vous?
Etant des ignorants ils sont les incléments. Hélas! Combien de temps faudra-t-il vous redire à tous que c'est à vous de les conduire. Qu'il fallait leur donner leur part de la cité, que votre aveuglement produit leur cécité. D'une tutelle avare on recueille les suites. ce qu'ils vous font c'est vous qui le leur fîtes. Vous ne les avez pas guidés, pris par la main et renseignés sur l'ombre et sur le vrai chemin. Vous les avez laissé en proie au labyrinthe. Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte. C'est qu'ils n'ont pas senti votre fraternité. Comment peut-il penser celui qui ne peut vivre?
Hugo juin 1871
Hugo juin 1871
lundi 9 mars 2009
dimanche 1 mars 2009
témoignage: le 22janvier à Limoges
J'ai reçu ce mail de la part d'une amie, je le publie car elle m'a demandé de le diffuser le plus possible.
Un sound system s'organise au Teddy Bear, rue Delescluze à Limoges. A la base le sound-system se fait en soutien aux supporters Bordelais "emprisonnés injustement" comme le dit l'affiche qui annonce la soirée. . Tout se passe bien , il y a une super ambiance, le bar est bondé, on est plusieurs à passer des vinyles, il est 23H environ et la soirée s'annonce bien, le son n'est pas trop fort et l'ambiance bon enfant. Vers 23H30, du fond du bar, derrière les platines et face a la piste de danse, N, B, et moi voyons 2 flics, suivi de 2 autres essayer de se frayer un passage dans le bar, tonfa a la main, dans notre direction. A partie de la, les flics chopent violemment un gars qui dansait tranquillement , lui mettent les menottes et se mettent a hurler "tu te calmes! Tu te calmes!!", paradoxalement le gars n'oppose aucune résistance, et se voit étranglé par les keufs. Forcément on bouge vers les flics pour demander des explications, tout le bar ne pige plus rien, on veut s'expliquer, se demandant ce qui se passe pour justifier une arrestation façon "on a chopé le cartel"... Les gens veulent sortir en masse, saisis par l'incompréhension, dehors les collègues qui saisissent la situation nous incitent à rentrer dans le bar histoire d'éviter le grabuge et l'émeute générale. Nous voila parqués dans le bar, tous assez remontés (une quarantaine de personnes, collègues, camarades, amis, gens là par hasard,et heureusement pas d'enfants!); Ensuite deux trois flics rentrent dans bar histoire de tâter l 'ambiance générale. Forcément ça part un peu dans tout les sens, mais ça reste verbal, des injonctions aux flics style "mais calmez vous, c'est inadmissible, que se passe t-il?"...D'autres voitures arrivent. On ne voit pas bien de l'intérieur du bar mais déjà 4 voitures dont une de la BAC sont là, et d'autres arriveront par la suite. En plus c'est pratique, ils sont venus interpeler deux mecs, et ils se retrouvent dans un bar bondé de "gauchistes", red ou anar, en plus de quelques étudiants, c'est le moment de faire monter les quotas. On dirait les flics du Bopé version beaufs Limousins, remontés à bloc , une gazeuse dans la main, un tonfa dans l'autre. La tension est palpable, le flic ouvre la porte du bar , N, qui a bu du jus de fruits toute la soirée, l'interpelle poliment "calmez vous que se passe t'il, qu'a t-on fait?" De là le flic sort un truc du style "qu'est ce que t'as, il y a un truc qui va pas? " Il répète ça deux trois fois en hurlant, Un hippie à ma droite commence à vouloir jouer le rebelle,il se fait tirer hors du bar par les flics, menotté et embarqué dans une bagnole, puis c'est au tour de N de se faire embarquer, comme ça, pour le plaisir,je sens que je vais y passer aussi alors je tente de garder mon sang froid. C'est le moment de faire du quotas, en pleine période de manif pro palestinienne et de fêtes en soutien pour des mecs injustement emprisonnés et de surcroit des antifascistes. Ca fait déjà 4 arrestations en un quart d'heure, il n'est peut-être même pas minuit. Dans la panique générale, on sort du bar, les flics sont une dizaine, harnachés comme des guerriers, la haine dans les yeux, gazeuses et tonfas à la main. Il y a 7 bagnoles de flics, gyrophares allumés, sous la pluie, dans la rue Deslescluze. Une des rues certainement les plus étroites de Limoges, en plein centre ville.
Les deux trois copains qui étaient dehors nous ont dit par la suite que les keufs étaient hyper enragés, et etait en train de préparer les matraques pour exploser la vitre du bar, quitte à faire un massacre. Nous de l'intérieur , on préfère arrêter de retenir la porte, les flics entrent alors à 5 ou 6, je me retrouve face à eux, je les voient qui choppent les gazeuses et commencent à parquer tout le monde au fond du bar, comme des moutons, les chaises tombent, les verres se brisent, et le matos de musique ainsi que les disques, alors par terre vont se trouver mal en point, pas autant que les gens. Je choppe ma meilleure amie en pleurs, et on se cale entre le comptoir et la vitre, histoire de se protéger des jets de gaz lacrymo. Les flics avancent et gazent pendant un moment, Les gens se mettent à genoux, suffoquent vomissent, pleurs...et les flics ressortent en faisant bien gaffe de refermer la porte sur nous! Histoire de nous faire savourer le parfum et de nous rabaisser. Tout le monde sort, sort, crache etc... tout le monde est bien choqué, on a encore une fois, rien compris à ce qui se passait. Tout le monde est en larmes, et la pluie n'arrange pas les choses même le patron du bar ne capte rien et se rue vers les flics en demandant des explications, j'y vais aussi: seule réponse du bleu: "je ne sais pas je viens d'arriver"...Je pars faire un tour, histoire de me calmer et tenter d'apercevoir les potes dans les voitures qui partent...J'ai mal aux tripes, bien plus qu'aux yeux et j 'ai le cœur en feu, je reviens , je vois quelqu'un a terre, un flic lui appuie sur la nuque avec son genoux le maintien à terre, je vois ses jambes, elles ne bougent pas, il n'y a donc pas de résistance. Il sera face contre terre, immobile, un flic sur lui, dans la pluie battante, durant 10 minutes avant d'être embarqué. On a l'impression d'être dans une mauvaise série B, les gens pleurent ou sont énervés.Il est a peine minuit et demie...et le Teddy Bar, c'est Bagdad maintenant. Les flics se barrent, on décide de tous aller au comico. On prend les voitures, on est une vingtaine à se retrouver là- bas, témoins lambdas venus porter plainte pour agression. Le patron d'un autre bar est avec nous, on se dirige en masse vers le comico, la grille est fermée, mais on peut voir à l' intérieur . Le gérant du W demande a l'interphone de rentrer, pour porter plainte pour agression, on garde tous notre calme, on se pose en tant que victimes. Le flic à l'interphone fait semblant de ne pas comprendre, et en même temps une dizaine de flics sortent du comico, se mettent face à nous derrière les grilles, gazeuses à la main et pas sereins, comme quoi ils sont conscients de ce qu'ils ont fait et s'attendent à une réaction violente qui aurait été légitime. Mais on la joue tranquille, on leur dit qu 'on ne cherche pas les embrouilles, qu'on veut juste faire une déposition, porter plainte et prendre des nouvelles de nos deux potes. Il est 13:36 le lendemain, toujours pas de nouvelles... Bref les flics refusent, ce qui est illégal soit dit en passant... On repart en s'apercevant qu'on est cerclé de bagnoles de flics, postées aux carrefours... surement "au cas ou".
Suite à ça, on continue la soirée dans un autre bar où on décide de s'organiser d'établir une liste de contacts, de relayer l'info par les journaux locaux, de se faire faire des certificats de santé certifiant du choc de l'agression, physique comme psychologique, d'aller porter plainte, etc...4 iront le soir même aux urgences, à cause de la lacrymo, 2 se sont fait apparemment embarqués alors qu'il étaient partis porter plainte en solo, et les autres ne dormiront pas de la nuit.
> > Je pense avoir relaté la situation assez justement, sans exagérer et sans rentrer dans une complainte anti keufs, juste la vérité et les ressentis à chaud. Essayez de relayer l'info oùvous pouvez, on n'a pas de nouvelles de nos compères mais on peut s'attendre à avoir besoin de soutien. Faites tourner un max, et si j'ai oublié des faits qui pourraient servir, ceux qui étaient là merci de les rajouter. De plus, il est super important d'aller voir le procureur le plus tôt possible, à titre individuel ou en petit groupe de 2,3 et d'expliquer qu'on n' a pas pu déposer plainte et expliquer le déroulement de la soirée à base de "je suis choqué, je ne comprends pas ", plutôt que "sale flic on va cramer ta mère" ok ;)
Je pense qu'on peut juste rajouter qu'au moment du gazage un groupe d'un vingtaine de personnes a réussi à ouvrir une fenêtre au fond du bar qui donne sur une cour intérieure d'environ 3 ou 4 m carrés! Tout le monde gerbait, pleurait, hurlait, crachait à mort et les flics eux restaient persuadés qu'on s'était tout simplement enfuis alors ils se sont mis à nous courir après en passant par l'extérieur du bar (inutilement puisqu'on était dans une impasse). Quand ils ont enfin compris leur connerie ils se sont ramenés à 5 ou 6 (enfin c'est ce qu'on voyait de cette petite cour surnommée "clapier") gazeuses prêtes à être à nouveau utilisées sur un groupe de gens en larmes demandant seulement qu'on les laisse tranquilles histoire de respirer. Un regard méprisant, et un sentiment d'humiliation qui nait forcément instantanément. Finalement ils nous ont dit seulement de sortir mais bon il faut bien qu'ils en rajoutent, alors ils nous ont poussé comme du bétail et nous ontagrippé comme si on était des dangereux tueurs! Une amie qui est tombée pendant la panique saigne du genou et boite. Un flic la pousse violemment pour qu'elle avance plus vite! Finalement arrivés dans la rue on voit toutes ces bagnoles de flics sans trop comprendre ce qui se passe! Une bonne douzaine apparemment! Ça parait hallucinant puisqu'il n'y a eu aucun mouvement de violence de notre part à part quelques joutes verbales! Un peu plus tard on apprend que quatre personnes se sont fait gazer une deuxième fois alors qu'elles s'étaient réfugiés dans les chiottes! Pas besoin de faire un dessin quant à la taille que peuvent faire les chiottes!
Un sound system s'organise au Teddy Bear, rue Delescluze à Limoges. A la base le sound-system se fait en soutien aux supporters Bordelais "emprisonnés injustement" comme le dit l'affiche qui annonce la soirée. . Tout se passe bien , il y a une super ambiance, le bar est bondé, on est plusieurs à passer des vinyles, il est 23H environ et la soirée s'annonce bien, le son n'est pas trop fort et l'ambiance bon enfant. Vers 23H30, du fond du bar, derrière les platines et face a la piste de danse, N, B, et moi voyons 2 flics, suivi de 2 autres essayer de se frayer un passage dans le bar, tonfa a la main, dans notre direction. A partie de la, les flics chopent violemment un gars qui dansait tranquillement , lui mettent les menottes et se mettent a hurler "tu te calmes! Tu te calmes!!", paradoxalement le gars n'oppose aucune résistance, et se voit étranglé par les keufs. Forcément on bouge vers les flics pour demander des explications, tout le bar ne pige plus rien, on veut s'expliquer, se demandant ce qui se passe pour justifier une arrestation façon "on a chopé le cartel"... Les gens veulent sortir en masse, saisis par l'incompréhension, dehors les collègues qui saisissent la situation nous incitent à rentrer dans le bar histoire d'éviter le grabuge et l'émeute générale. Nous voila parqués dans le bar, tous assez remontés (une quarantaine de personnes, collègues, camarades, amis, gens là par hasard,et heureusement pas d'enfants!); Ensuite deux trois flics rentrent dans bar histoire de tâter l 'ambiance générale. Forcément ça part un peu dans tout les sens, mais ça reste verbal, des injonctions aux flics style "mais calmez vous, c'est inadmissible, que se passe t-il?"...D'autres voitures arrivent. On ne voit pas bien de l'intérieur du bar mais déjà 4 voitures dont une de la BAC sont là, et d'autres arriveront par la suite. En plus c'est pratique, ils sont venus interpeler deux mecs, et ils se retrouvent dans un bar bondé de "gauchistes", red ou anar, en plus de quelques étudiants, c'est le moment de faire monter les quotas. On dirait les flics du Bopé version beaufs Limousins, remontés à bloc , une gazeuse dans la main, un tonfa dans l'autre. La tension est palpable, le flic ouvre la porte du bar , N, qui a bu du jus de fruits toute la soirée, l'interpelle poliment "calmez vous que se passe t'il, qu'a t-on fait?" De là le flic sort un truc du style "qu'est ce que t'as, il y a un truc qui va pas? " Il répète ça deux trois fois en hurlant, Un hippie à ma droite commence à vouloir jouer le rebelle,il se fait tirer hors du bar par les flics, menotté et embarqué dans une bagnole, puis c'est au tour de N de se faire embarquer, comme ça, pour le plaisir,je sens que je vais y passer aussi alors je tente de garder mon sang froid. C'est le moment de faire du quotas, en pleine période de manif pro palestinienne et de fêtes en soutien pour des mecs injustement emprisonnés et de surcroit des antifascistes. Ca fait déjà 4 arrestations en un quart d'heure, il n'est peut-être même pas minuit. Dans la panique générale, on sort du bar, les flics sont une dizaine, harnachés comme des guerriers, la haine dans les yeux, gazeuses et tonfas à la main. Il y a 7 bagnoles de flics, gyrophares allumés, sous la pluie, dans la rue Deslescluze. Une des rues certainement les plus étroites de Limoges, en plein centre ville.
Les deux trois copains qui étaient dehors nous ont dit par la suite que les keufs étaient hyper enragés, et etait en train de préparer les matraques pour exploser la vitre du bar, quitte à faire un massacre. Nous de l'intérieur , on préfère arrêter de retenir la porte, les flics entrent alors à 5 ou 6, je me retrouve face à eux, je les voient qui choppent les gazeuses et commencent à parquer tout le monde au fond du bar, comme des moutons, les chaises tombent, les verres se brisent, et le matos de musique ainsi que les disques, alors par terre vont se trouver mal en point, pas autant que les gens. Je choppe ma meilleure amie en pleurs, et on se cale entre le comptoir et la vitre, histoire de se protéger des jets de gaz lacrymo. Les flics avancent et gazent pendant un moment, Les gens se mettent à genoux, suffoquent vomissent, pleurs...et les flics ressortent en faisant bien gaffe de refermer la porte sur nous! Histoire de nous faire savourer le parfum et de nous rabaisser. Tout le monde sort, sort, crache etc... tout le monde est bien choqué, on a encore une fois, rien compris à ce qui se passait. Tout le monde est en larmes, et la pluie n'arrange pas les choses même le patron du bar ne capte rien et se rue vers les flics en demandant des explications, j'y vais aussi: seule réponse du bleu: "je ne sais pas je viens d'arriver"...Je pars faire un tour, histoire de me calmer et tenter d'apercevoir les potes dans les voitures qui partent...J'ai mal aux tripes, bien plus qu'aux yeux et j 'ai le cœur en feu, je reviens , je vois quelqu'un a terre, un flic lui appuie sur la nuque avec son genoux le maintien à terre, je vois ses jambes, elles ne bougent pas, il n'y a donc pas de résistance. Il sera face contre terre, immobile, un flic sur lui, dans la pluie battante, durant 10 minutes avant d'être embarqué. On a l'impression d'être dans une mauvaise série B, les gens pleurent ou sont énervés.Il est a peine minuit et demie...et le Teddy Bar, c'est Bagdad maintenant. Les flics se barrent, on décide de tous aller au comico. On prend les voitures, on est une vingtaine à se retrouver là- bas, témoins lambdas venus porter plainte pour agression. Le patron d'un autre bar est avec nous, on se dirige en masse vers le comico, la grille est fermée, mais on peut voir à l' intérieur . Le gérant du W demande a l'interphone de rentrer, pour porter plainte pour agression, on garde tous notre calme, on se pose en tant que victimes. Le flic à l'interphone fait semblant de ne pas comprendre, et en même temps une dizaine de flics sortent du comico, se mettent face à nous derrière les grilles, gazeuses à la main et pas sereins, comme quoi ils sont conscients de ce qu'ils ont fait et s'attendent à une réaction violente qui aurait été légitime. Mais on la joue tranquille, on leur dit qu 'on ne cherche pas les embrouilles, qu'on veut juste faire une déposition, porter plainte et prendre des nouvelles de nos deux potes. Il est 13:36 le lendemain, toujours pas de nouvelles... Bref les flics refusent, ce qui est illégal soit dit en passant... On repart en s'apercevant qu'on est cerclé de bagnoles de flics, postées aux carrefours... surement "au cas ou".
Suite à ça, on continue la soirée dans un autre bar où on décide de s'organiser d'établir une liste de contacts, de relayer l'info par les journaux locaux, de se faire faire des certificats de santé certifiant du choc de l'agression, physique comme psychologique, d'aller porter plainte, etc...4 iront le soir même aux urgences, à cause de la lacrymo, 2 se sont fait apparemment embarqués alors qu'il étaient partis porter plainte en solo, et les autres ne dormiront pas de la nuit.
> > Je pense avoir relaté la situation assez justement, sans exagérer et sans rentrer dans une complainte anti keufs, juste la vérité et les ressentis à chaud. Essayez de relayer l'info oùvous pouvez, on n'a pas de nouvelles de nos compères mais on peut s'attendre à avoir besoin de soutien. Faites tourner un max, et si j'ai oublié des faits qui pourraient servir, ceux qui étaient là merci de les rajouter. De plus, il est super important d'aller voir le procureur le plus tôt possible, à titre individuel ou en petit groupe de 2,3 et d'expliquer qu'on n' a pas pu déposer plainte et expliquer le déroulement de la soirée à base de "je suis choqué, je ne comprends pas ", plutôt que "sale flic on va cramer ta mère" ok ;)
Je pense qu'on peut juste rajouter qu'au moment du gazage un groupe d'un vingtaine de personnes a réussi à ouvrir une fenêtre au fond du bar qui donne sur une cour intérieure d'environ 3 ou 4 m carrés! Tout le monde gerbait, pleurait, hurlait, crachait à mort et les flics eux restaient persuadés qu'on s'était tout simplement enfuis alors ils se sont mis à nous courir après en passant par l'extérieur du bar (inutilement puisqu'on était dans une impasse). Quand ils ont enfin compris leur connerie ils se sont ramenés à 5 ou 6 (enfin c'est ce qu'on voyait de cette petite cour surnommée "clapier") gazeuses prêtes à être à nouveau utilisées sur un groupe de gens en larmes demandant seulement qu'on les laisse tranquilles histoire de respirer. Un regard méprisant, et un sentiment d'humiliation qui nait forcément instantanément. Finalement ils nous ont dit seulement de sortir mais bon il faut bien qu'ils en rajoutent, alors ils nous ont poussé comme du bétail et nous ontagrippé comme si on était des dangereux tueurs! Une amie qui est tombée pendant la panique saigne du genou et boite. Un flic la pousse violemment pour qu'elle avance plus vite! Finalement arrivés dans la rue on voit toutes ces bagnoles de flics sans trop comprendre ce qui se passe! Une bonne douzaine apparemment! Ça parait hallucinant puisqu'il n'y a eu aucun mouvement de violence de notre part à part quelques joutes verbales! Un peu plus tard on apprend que quatre personnes se sont fait gazer une deuxième fois alors qu'elles s'étaient réfugiés dans les chiottes! Pas besoin de faire un dessin quant à la taille que peuvent faire les chiottes!
dimanche 25 janvier 2009
Vous êtes au premier rang et sans payer
LE PRESIDENT
Entrez-donc mon ami et venez prendre place
Afin de me conter ce qui vous embarrasse
La réforme est lancée, elle avance à grands pas
Mais je vois bien qu'à tous celle-ci ne plait pas.
Aussi voudrais-je entendre de votre propre bouche
Pourquoi les enseignants prennent ainsi la mouche.
LE MINISTRE
Mon bienfaiteur et Prince ne vous alarmez point
Voyez comme en ces temps je sais rester serein.
J'ai fait ce qu'il fallait et fait preuve d'audace
LE PRESIDENT
Allez contez moi donc je ne tiens plus en place !
LE MINISTRE
J'ai d'abord pour vous plaire modifié les programmes
Pour faire des élèves des besogneux sans âme.
Ils se feront gaver du matin jusqu'au soir
Et n'auront plus de sens à donner au savoir ;
Voilà qui nous fera des citoyens dociles
Qui ne s'attacheront qu'à des choses futiles.
LE PRESIDENT
Fort bien, les programmes sont un bel artifice
Pour manoeuvrer les gens non sans quelque malice.
Voyez ce que je fis pour prendre le pouvoir
Promettant des réformes, n'en disant que très peu,
Pour qu'une fois reçu l'aval des isoloirs
Je puisse me sentir libre et faire ce que je veux !
Mais veuillez donc poursuivre votre plan de disgrâce
Car je veux tout savoir !
LE MINISTRE
Voilà ce qui se passe :
Je commence par rayer en trois ans les RASED
Et pour tromper les gens sur le maintien de l'aide
Je laisse aux enseignants l'entière liberté
De s'occuper tout seuls de la difficulté.
Ils auront pour cela comme unique bagage
La chance de pouvoir faire quelques journées de stage !
J'ai enlevé deux heures d'école par semaine
Mais évidemment pas pour ceux qui mal apprennent :
On dit la journée de trop longue durée
Qu'il faudrait réformer notre calendrier
Et moi je vous dis qu'il en faut davantage
Et qu'il faut les forcer même jusqu'au gavage !
LE PRESIDENT
C'est à n'en point douter une idée fort plaisante,
Le mérite sera la seule valeur payante !
LE MINISTRE
Pour ceux qui veulent apprendre de maître le métier
Je les envoie le faire à l'université.
Voyez l'inanité d'une bonne formation
Nous qui n'avons besoin que d'agents et de pions !
Cela vous plaît-il ?
LE PRESIDENT
Assurément je pense,
Mon humeur est ravie et elle est d'importance
Car c'est elle qui règle le cours de mes pensées
Qui font toujours écho à l'actualité.
Mon caprice me met dans des emportements,
J'ai des mots qui ne sont plus ceux d'un Président,
Je flatte ce qu'il faut des instincts les plus bas,
Parle plus en mon nom qu'en tant que chef d'état,
Sur toutes mes idées je veux qu'on légifère
Et ne supporte pas qu'on m'empêche de le faire.
Des médias je me sers et grâce à mon emprise
Ils me suivent au mieux dans toutes mes entreprises,
Enfin, si j'utilise les services de la presse
C'est parce qu'aux yeux de tous il faut que je paraisse.
Mais contez-moi encore votre train de mesures.
LE MINISTRE
De l'école en danger j'augmente la fêlure :
Il existe des classes que l'Europe nous envie
Accueillant les plus jeunes des enfants du pays.
Il serait opportun de les faire disparaître
Pour affecter ailleurs ce réservoir de maîtres
Qui ne font de leur temps que des couches changer
Et ne connaissent point les joies de la dictée.
Des enseignants en moins réduiraient nos dépenses
Et il n'y aurait plus de maternelles en France !
Afin de remplacer les absences des maîtres
Avec tous ceux qui veulent, une agence va naître.
Si celui qui remplace se trouve être plombier,
La chaudière de l'école il pourra réparer,
S'il est mécanicien et connait son affaire
Les voitures des collègues il pourra bien refaire,
Et si par de la chance il se trouve enseignant
Il pourra prendre en charge d'une classe les enfants !
LE PRESIDENT
Je reconnais bien là votre astuce admirable
Et votre esprit retors qui ne se sent coupable !
Cette école qui veut faire des citoyens
Il faut qu'à l'avenir elle n'en fasse rien !
Oeuvrez donc mon ami, la tâche n'est pas mince
Car c'est l'éducation qui menace les Princes !!!!
Cette saynète m'a été envoyée par mail, je n'en connais hélas pas l'auteur.
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